Ma « story » ou comment j’ai trouvé ma voie en voyageant…

Voici ma « STORY » ou comment j’ai trouvé une VOIE, à partir de mes premières expériences de vie, de travail, de rencontres, en partant loin de chez moi au départ…

…oui, c’est mieux de partir en voyage pour travailler que de travailler pour faire du tourisme!

C’était un peu ma carotte à moi, je me disais souvent « tiens bon, finis tes études (un  vrai cauchemar…) et tu pourras trouver du travail dans les îles, ce sera le rêve! ». En gros, c’est vraiment grâce à cette motivation que j’ai eu mon diplôme sinon j’arrêtais en fin de 2ème année pour faire du marketing, rien à voir!

Avant d’avoir reçu mon diplôme en santé, j’ai cherché toutes les solutions qui s’offraient à moi pour partir. J’ai postulé à la réunion, en Martinique, en Guyane et quelques autres endroits du genre… 15 jours après l’envoi des lettres, la Guyane m’appelait! Ce fut une joie et le début de ma lutte intérieure: entre le rêve de PARTIR et ma PEUR bleue de prendre l’avion et d’accomplir ma première vraie expérience de travail! Mais j’ai réussi ce départ et en janvier 2000, je débarquais en plein carnaval à Cayenne. Comme c’était une année particulière, il a duré 3 mois et j’en ai profité à fond après ces études de M.! Bref, très bonne ambiance de travail et une belle première expérience professionnelle et personnelle.

GUYANE – CAYENNE

Ce n’est pas forcément un choix facile de partir loin, cela demande un effort pour sortir de sa zone de confort! Ensuite, partir quand on est jeune, cela peut être un peu impressionnant mais c’est sûrement le meilleur moment, car plus tard il faut partir avec toute la famille et cela peut être plus compliqué (comme je vous le dis plus bas)!? J’avais 23 ans en partant, en même temps ce n’est pas si jeune…

L’arrivée n’a pas été forcément rassurante… Descendue de l’avion, me voilà littéralement jetée dans la jungle! Je trouve un taxi qui d’intuition me plait. Et hop, en moins de 2, pas le temps de traîner à l’aéroport, en route vers un nouveau futur… Le chauffeur est surpris de mon arrivée ici, débarquant comme ça, dans ce pays…, sans connaitre personne. Je me demande s’il ne se poste pas à l’aéroport en attendant les métros pour les accueillir!? Il commence à me faire un sale panorama des «métros» qui viennent travailler ici ou étudier. Il m’assure que la plupart repartent en rapatriement sanitaire et drogués! Youpi je suis hyper rassurée… Pendant quelques secondes, je me suis demandée si mon rêve n’allait pas se transformer en cauchemar! Ensuite, il me fait faire le tour de la ville et m’indique les endroits où il m’interdit d’aller (j’irai quelques semaines après avec des amis mais très rapidement!). Un vrai papa! Finalement, une jeune fille seule en voyage a la chance de tomber sur des mentors protecteurs…

Au cours de ce voyage «pour travailler», j’ai ouvert mon esprit à de nouvelles cultures: les amérindiens que j’ai eu la chance de soigner à l’hôpital, les brésiliens rencontrés à Oiapoque ou à Cayenne (grosse communauté) avec qui je me suis initiée au brésilien, les « noir-marrons » du Surinam (et une belle amitié née d’une rencontre), les Hmong de Cacao (une merveille!), les commerçants, les restaurateurs chinois (souvenirs de bonnes soupes mangées devant le marché), des antillais (ceux qui font vivre le carnaval le soir avec les bals tololo et touloulou!) et d’autres communautés d’Amérique du sud… J’ai aussi profité des ressources naturelles de ce merveilleux territoire avec sa faune et sa végétation magnifique. En Guyane, tout est GRANDIOSE, les expériences, les émotions, la VIE!

Une première expérience professionnelle loin de chez soi et dans un lieu qui diffère géographiquement et culturellement permet de s’évader d’un système qui nous a bien formaté depuis des années. C’est découvrir d’autres mentalités ou des fonctionnements différents dans le monde du travail, dans la vie de tous les jours et une merveilleuse occasion de rencontrer de nouvelles personnes. La confrontation à d’autres modèles ou des mentalités différentes permet de se remettre en question et de progresser personnellement. Par exemple, j’ai toujours été très peureuse, en particulier de tout ce qui « explose », comme les armes. Or en Guyane, en tout cas à cette époque, il y a une particularité qui m’avait totalement échappé dans mes choix de destinations… C’est qu’il y a plein de cow-boys! Non sans rire, je me suis retrouvée plusieurs fois au milieu de rixes armées entre brésiliens et / ou guyanais en particulier avec des coups de feu autour de moi! Vous pouvez imaginer mon effroi?! Aujourd’hui j’en rigole bien et cela me fait de bons souvenirs à raconter à mes enfants très impressionnés!

Pour m’intégrer totalement et me sentir moins seule, j’avais opté pour un logement au foyer des jeunes travailleurs, qui offrait l’avantage d’être à quelques minutes à pied de l’hôpital. Par contre, le premier mois, en pleine saison des pluies, je traversais la friche déserte à pied, parfois dans la pénombre et dans des chemins inondés… Moi qui suis une grande froussarde, c’était comme braver mes plus grosses limites, une véritable aventure! Ensuite je me suis organisée, j’ai eu un vélo et enfin j’ai loué une petite voiture grâce à mes nouvelles connaissances et mes premières ressources financières. Je découvrais progressivement l’autonomie… Le foyer où je logeais fut une expérience très riche en émotions et en rencontres. Pratiquement toutes les ethnies de Guyane ou d’Amérique y étaient représentées. Au début j’étais la seule «femme métro», mais cela n’a pas duré car j’ai fait une grosse pub à l’hôpital pour qu’ils disent aux futures recrues de me rejoindre. Nous étions au final de divers horizons professionnels: soignants, élèves de l’IUFM, des étudiants de pasteurs (ingénieurs), beaucoup d’autochtones qui travaillaient, etc… De plus, nous vivions en communauté, tous ensemble, pour le meilleur et aussi le pire! Grâce au « groupe » que nous formions nous avons vécu d’innombrables aventures originales, riches en émotions et parfois incroyables!

Partir seul(e) est la meilleure solution pour faire des rencontres très vite!

Au niveau du travail, le début fut un peu épique. J’avais précisé, avant mon arrivée, que je ne souhaitais pas travailler en psychiatrie. Je me pointe à mon RDV auprès de la surveillante générale, une personne très imposante, et là elle m’annonce que j’allais en psychiatrie!! J’étais vraiment déçue… Avec le temps, je me suis rendue compte que dans ce métier, rien n’est fait pour te convenir, pour aller dans le développement personnel ou l’épanouissement professionnel (encore une raison qui me la fait fuir!). Ce ne fut pas concluant en psychiatrie, en même temps ce n’est pas comme si je n’avais pas prévenu! J’étais du genre à me planquer derrière mes bras quand les molosses m’approchaient de manière un peu trop agressive… Bref, ensuite je suis partie en pneumologie et médecine interne, là ça allait beaucoup mieux! La charge de travail était très importante (gros manque d’effectif!!) mais l’ambiance était bonne, dans ces cas là, on supporte mieux les contraintes! J’ai rencontré des collègues très sympathiques qui m’ont ouvert à leur monde guyanais et là je me suis vraiment épanouie. Elles m’ont permis de découvrir Cayenne, la vie autochtone, les fêtes, la cuisine locale, etc…

Soigner en Guyane diffère de la métropole car j’ai été amené à rencontrer différentes ethnies avec des cultures variées et des croyances parfois contraignantes à l’hôpital. Les petits « démons » sont très présents dans l’esprit des gens là-bas. Il y a la magie noire par exemple. Mais moi j’ai bien aimé ces aspects là car j’y ai toujours cru un petit peu quand même! Mon plus joli souvenir est celui de cet amérindien en « jupe » rouge, le contraste culturel était permanent…

Du coup, cette première expérience professionnelle a été l’émergence d’un fil conducteur de ma vie, elle m’a influencé au niveau personnel et dans mes choix de carrière ultérieurs. De retour dans l’avion, j’ai pleuré comme jamais. Je me suis dit que je laissais une partie de moi en Guyane, qu’intuitivement je ne reverrai jamais…

Je dis très souvent que la Guyane a été la première plus belle expérience de ma vie!

La première expérience professionnelle est marquante, encore plus probablement quand «tu pars» loin et seule. Malheureusement, en revenant en métropole quelques années après je n’ai jamais retrouvé ces sensations agréables au travail (dans ce métier que j’ai fini par quitter).

Mon ressenti lors de cette expérience: je me suis sentie vivre…

L’expérience ne demandait qu’à être reproduite! C’est ce que je ferai…

En fait, en transition à Paris, face à tous ces visages vides, dénués de sens et de raisons de vivre, j’ai encore plus pleuré, c’était vraiment les larmes de mon coeur qui coulaient! Du coup, je n’ai pas tenu longtemps, à peine rentrée j’ai eu besoin de repartir direct! Cette fois-ci, c’était en apparence beaucoup moins fun: direction la Suisse… Mais bon je recherchais aussi des avantages financiers à cette époque…

SUISSE – NEUFCHATEL

Cette fois, je débarquais par mes propres moyens en Suisse, avec ma voiture. Pour moi, ce fut mon premier long trajet seule en voiture. Avec 2 transitions: la première chez des amis d’enfance qui m’ont remué une espèce de souvenir glauque (heureusement ce n’était qu’une nuit!), ça commençait mal! Puis passage par Grenoble, qui m’a fait pensé à un ami qui avait choisi de quitter cette planète, vraiment pas de bonnes « vibes »… Enfin, l’arrivée en Suisse, à Neuchâtel m’a charmé, je m’y suis sentie bien rapidement, OUF!

Je vais être beaucoup plus succincte que pour ma première expérience en Guyane car le choc a été moins brutal pour moi… J’ai encore une fois opté pour un logement en « communauté » que l’hôpital nous offrait. Cette fois, je ne vivais qu’avec des personnes travaillant à l’hôpital (médecins, infirmières, aides-soignantes…). C’est le pays qui, je le dis toujours, m’a donné un nouveau fil à tisser ma vie dans le domaine des médecines parallèles. La Guyane m’avait déjà ouvert un chemin vers des formes de guérison et des formes de soins un peu magiques. En Suisse, j’ai compris que mon pays (je vous en reparlerai un jour, mais « mon pays » ne commençait à plus vouloir dire grand chose pour moi… La question de l’origine…) était vraiment en retard et réticent dans ce domaine des médecines traditionnelles (retard toujours pas complètement rattrapé et obscurantisme médicale dans ce domaine toujours présent!). j’ai donc rencontré des personnes qui m’ont ouvert les yeux sur des professions en thérapies que je ne connaissais pas. C’est à ce moment là que j’ai ressenti un certain espoir professionnel… Car mon métier ne me correspondait pas vraiment, je m’en rendais de plus en plus compte alors que le fait de soigner m’attirait plus que tout! Et l’idée de revenir travailler en France un jour dans cette ambiance pourrie que j’avais délibérément quitté me rebutait totalement.

J’ai apprécié mon expérience générale en Suisse mais l’expérience personnelle de VIE, les sensations fortes, etc. n’ont pas été à la hauteur de ce que j’avais éprouvé en Guyane… Je ne suis donc pas restée très longtemps. De retour en France, à nouveau, après des expériences professionnelles courtes, je me suis demandée où j’allais repartir!? Cette fois, je voulais retrouver l’exotisme et repartir dans la zone Amérique qui m’avait tant marquée…

Je voulais tout combiner dans cette expérience que je pressentais peut-être comme la « dernière » originale: le travail, le plaisir, le côté humain, financier, le fun et la chaleur! C’est ainsi que je me suis retrouvée GO infirmière au club med de Punta Cana en République dominicaine.

REPUBLIQUE DOMINICAINE – PUNTA CANA

je retrouvais mes sensations physiques agréables d’origine liées au climat  (je pense que le fait d’être née en Martinique m’a conditionné à aimer la chaleur humide… J’ai eu la chance de faire mon stage de fin d’études là bas, déjà une belle première expérience!), mes conditions de vie en communauté qui me plaisaient vraiment, avec des personnes de diverses origines, intéressantes (du Canada, E.U, Mexique, ou autochtones…), des conditions de travail parfaites (top équipe pluridisciplinaire dans une ambiance de rêve et avec qui j’ai appris énormément), des paysages merveilleux (plages, mer, cocotiers…) et le FUN (sport, danse, spectacle, plage…)!! Si je n’avais pas fait une rencontre particulière à ce moment-là, peut-être que ma vie aurait été totalement différente… Et oui, je ne suis pas restée dans ce lieu idyllique car j’ai voulu suivre l’amour… Et je dois l’avouer aussi le début d’une vision différente de ma vie future: je commençais à me voir fonder une famille et avoir une vie plus « sédentaire ». J’étais en quête d’un « nid »! Plus tard, j’ai donc suivi cet amoureux en faisant une étape par l’hôpital de Bordeaux où j’ai fait un BURNOUT (ou plutôt une prise de conscience brutale que je ne voulais absolument plus travailler comme ça!!). Puis je l’ai rejoins en Allemagne (mon côté voyageuse était en partie comblé) mais j’ai fini par revenir chez moi, à Pau… J’ai pris aussi conscience que j’avais besoin de retrouver ma famille avant d’en créer une à mon tour. J’ai commencé à me former dans des métiers, toujours en santé, que j’avais découvert au cours de mes voyages (massages, réflexologie plantaire, feng shui, médecine chinoise…). Ces formations « exotiques » m’ont permis, je pense, de maintenir mon esprit en « voyage ». D’ailleurs, en étudiant la médecine chinoise, je suis allée en voyage d’étude en Chine, à Pékin, qui fut ma troisième plus belle expérience de vie! C’est simple, en arrivant dans la mégapole chinoise, je me suis dis « je suis à ma place », c’était une évidence.

CHINE – PEKIN

Puis j’ai trouvé une VOIE professionnelle qui m’a ouvert à d’autres voies: de famille, ma deuxième plus belle expérience de vie!, de lieu de vie, de bonheurs…

Aujourd’hui, je continue d’avancer sur cette VOIE qui a débuté « multiple » et je sais qu’elle va m’apporter encore diverses possibilités de destinées mais que toujours elle avancera vers un objectif précis niché au fond de mon coeur depuis toujours

J’ai beaucoup aimé ces années de rencontres, d’amitiés et d’échanges… Je dois vous dire qu’aujourd’hui, les enfants grandissant, j’ai envie de réaliser à nouveau d’autres rêves ou de poursuivre un rêve que j’avais commencé avec la Guyane puis en République Dominicaine… Je veux repartir à l’étranger, pas forcément loin, mais « ailleurs ». En fait, j’ai toujours eu besoin de challenges, de nouveautés et de changement (j’ai bien vérifié cela en faisant mon BAZI et en décodant mon destin). vous devez penser qu’il me suffirait de « faire du tourisme », mais non je ne peux pas! Ce n’est pas ma vraie conception du « VOYAGE », j’ai besoin de rencontrer vraiment les personnes qui vivent « là-bas », j’ai besoin de vivre des expériences significatives (assez longues dans le temps, pas trop quand même!!), nouvelles, enrichissantes et FUN!

Je sais donc que je vais repartir un jour mais je ne veux pas que mes enfants soient malheureux à cause de MON rêve (ou de celui de mon mari), car évidemment cela ne serait plus aussi idyllique pour moi!

Alors vous aussi vous êtes partis? Vous êtes revenus? Vous êtes repartis? Ou vous voulez aussi repartir? Racontez-moi en commentaires!

Voyager, c’est expérimenter plusieurs voies possibles, destinations et destinées. Pour moi, c’est simplement vivre selon ma nature de « bois yin », c’est vivre peut-être plusieurs vies…

Hélène, « seul(e) tu avances, ensemble tu arrives… »